Entretien exclusif avec Alexandre Vingtier. Il fait partie de ces esprits rares capables de penser le spiritueux à...
Penser, goûter, transmettre : la vision d’Alexandre Vingtier sur l’avenir des spiritueux
1. Parcours et influences
Q : Vous avez commencé très jeune dans le monde des spiritueux, notamment à La Maison du Whisky, avant de devenir consultant, auteur et formateur. Pouvez-vous revenir sur votre parcours?
A : Ma position au départ, effectivement, j'ai commencé comme responsable de la sélection à la maison du whisky, c'est-à-dire en charge de la sélection des single casks et des cuvées limitées.
A l'époque c'était les whisky. Whisky écossais, irlandais, américains aussi, puisqu'on était une des rares maisons à faire des sélections exclusives de whisky américain.
Sur les whisky écossais, on sélectionnait des whisky jusqu'à 60 ans d'âge en single cask.
Et en Irlande, on avait la chance aussi de travailler avec différentes maisons où on avait fait plein de cuvées en première, notamment avec Avec Red Breast sur les Single Pot Still et un petit peu avec Bushmill sur les Single Malt.
Ensuite, l'Ecosse c'était tout, c'était tous les négociants avec qui on travaillait, toutes les distilleries avec lesquelles on travaillait en importation directe ou via des importateurs, mais pour faire même des cuvées.
Laphroaig et des choses comme ça, voire Macallan, Bowmore et ainsi de suite, à tous les niveaux de prix d'ailleurs.
Et puis aussi voilà des plus petites distilleries comme Arran, Edradour à l'époque, donc ça c'était en 2006 que j'ai commencé, et responsable de la sélection c'était aussi l'extension du portefeuille de la maison du whisky.
Donc le portefeuille de la maison de whisky sur tous les autres spiritueux puisqu'à l'époque il y avait un tout petit portefeuille et j'ai décidé de l'ouvrir à la fois dans les spiritueux de dégustation comme les roms, les cognacs, les armaniacs, les calvados...
tequila et mezcal, mais aussi mixologie avec certains types de tequila aussi évidemment et de mezcal, mais aussi des jeans, des vodkas et plein d'autres alcools.
Le concept était d'aller choisir les spirituels les plus marchands, donc les meilleurs selon notre goût français-européen, et aussi les plus traditionnels pour comprendre l'ensemble du contexte.
L'exemple que j'aime bien donner, c'est effectivement comprendre le whisky japonais.
Eh bien, il faut aussi comprendre d'où vient la distillation au Japon.
Le Shochu et aussi la philosophie qu'il y a derrière, qui est aussi liée à celle du saké, voire même à celle du thé.
Donc voilà, sur ces notions de pureté d'eau, de brassage.
Voilà, après oui j'ai été aussi rédacteur en chef de WhiskyMag, après j'ai créé Rumporter, en fait je suis devenu consultant indépendant pour l'industrie, donc je travaille avec plein d'interprofessions, des producteurs, ainsi de suite, comme je l'avais dit, des petits producteurs, voilà, certains je suis maître de chais, d'autres je m'occupe des développements, des nouveaux profils de barrique par exemple, et voilà je suis aussi enseignant donc à la le référent pédagogique spiritueux de la Kedge Wine School pour le master vin et spiritueux qui est actuellement classé en français comme en anglais le numéro 1 au monde dans sa spécialité.
Donc avec d'autres masters of wine et des très très grands sommeliers dans l'équipe et d'autres professionnels.
Autrefois, je faisais toutes ces cuvées pour la maison de whisky.
Ensuite, j'ai développé des cuvées des assemblages, mais je suis en plus dans la profondeur, plus encore d'innovation pour mes clients.
Certains importateurs, sélectionneurs, embouteilleurs m'ont demandé de créer des collabs pour pouvoir mettre mon nom directement sur l'étiquette et dire que ça a été sélectionné ou créé par Alexandre.
Effectivement est née cette première série deux collabs, d'autres sont prévus peut-être d'ici la fin de l'année.
Donc avec les Etats-Unis d'abord, avec PM Spirits et aussi en France notamment avec Swell de Spirits et au-delà de ça aussi donc avec les embouteillages qui sortent petit à petit aussi d'ailleurs avec ma femme, Géraldine Landier, Cognac Landier, cinquième génération.
et donc voilà, avec les sélections Landier-Vingtier.
Donc ce travail-là est un petit peu différent.
Il y a les cognacs de ma femme, de sa famille et de nos voisins, et aussi, et l'épinot aussi, et ensuite des sélections que l'on réalise auprès de fermes, parce que quand on a une ferme qui a plusieurs activités, on a du mal à justement pouvoir interagir avec ce monde des embouteillards indépendants et surtout des gens à l'étranger, connaître toutes les contraintes, de l'exportation ou autre.
Nous sommes agents et conseillers de pas mal de fermes et domaines qui nous confient en exclusivité leurs chais sur les séries spéciales.
On les aide aussi à améliorer la qualité de leur production avec le suivi des chais, des assemblages, les accompagner si besoin sur les achats de barriques et des choses comme ça justement pour et bien toujours prévoir puisque quand on fait des spirituels de tradition et de terroir généralement on est dans la prévision à 5 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans donc des temps extrêmement longs et voilà ce qu'on distille aujourd'hui c'est les futurs 40 ans aussi potentiellement si on arrive à en garder donc voilà il faut savoir les valoriser il faut savoir les expliquer et constamment s'améliorer corriger des défauts s'il y en a, et rechercher toujours l'expression la plus pure de son terroir.
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The Independent Bottlers

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